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Bricoler la réalité avec des morceaux de soi

On nous a souvent dit qu’il fallait accepter la réalité. Comme si le monde dit "réel" était un monde figé, solide, impossible à négocier. Eh bien... j'en doute !

Spoiler alert : le cerveau ne fait pas la différence entre ce qu’il imagine et ce qu’il vit.

Alors, pourquoi ne pas s’autoriser à bricoler notre perception du monde un peu mieux ?


Le cerveau, un grand illusionniste !


Quand on rêve, quand on se rappelle un souvenir, ou quand on imagine un scénario complètement absurde (genre : « Et si je déménageais dans une cabane sur Mars avec mon chat psychothérapeute ? » – C'est faux, je n'ai jamais rêvé ça, je suis allergique au chat), le cerveau active à peu près les mêmes zones que lorsqu’on vit vraiment ces expériences.

Autrement dit : le cerveau, est un réalisateur de cinéma un peu distrait, qui finit par ne plus savoir si la scène qu’il a montée a été vécue ou inventée. On s'invente une vie, on colmate les trous, on projette ce qu'on rumine en boucle.


Et c’est là que le collage devient un outil merveilleux.

Parce qu’en découpant, collant, recollant, en mélangeant des bouts d’images, des fragments de passé et des espoirs d’avenir, on offre au cerveau une nouvelle trame narrative. C'est une rééducation, pour démontrer que d’autres versions de soi sont possibles.


Bricoler : comme un bricoleur de sens


Lévi-Strauss parlait du bricoleur dans La Pensée sauvage : celui qui crée avec ce qu’il a sous la main, qui fait du sens avec des restes. Nous sommes des dumpsters divingneurs et divingeuses (celles et ceux qui vont dans les poubelles des épiceries pour récupérer les aliments encore bons) et nous assemblons des bouts de notre monde blessé pour comprendre ce qui nous arrivera ensuite. Sauf que si on travail avec des matérieux toxiques ou dangereux, on peut contaminer l'avenir malgré nous.


Et donc, le collage, l'action créative de créer un amalgame de morceaux est une pensée sauvage en action. On prend ce qu’on a — des images, des émotions, des symboles, des souvenirs — et on compose quelque chose de nouveau. On réorganise le chaos.

Je pense donc qu'on peut recycler nos sagesses intérieures pour donner une nouvelle forme à l'avenir.


À travers les années, j'ai étudié plusieurs moyens de restituer mon estime et mon intégrité.

À travers mon parcours en art, en programmation neurolinguistique (PNL) et en hypnose, j'ai revalidé ma pratique de conteuse : le cerveau adore les histoires.

Il vit à l’intérieur des métaphores et des symboles.

Changer le fil narratif de l'histoire, c’est changer la carte que ton esprit utilise pour naviguer. Et bonne nouvelle : il est possible de redessiner la carte. Autrement, force est d'admettre qu'on finit par tourner en rond et se retrouver (souvent) dans le même cul-de-sac, tell me about it.


Reconstituer l’utopie...


Quand on fait un collage, on fabrique souvent plus qu’une œuvre : on fabrique une utopie personnelle. Une sorte de laboratoire imaginaire où tout devient possible. Et là, il y a quelque chose de terriblement politique : imaginer un autre futur, c’est déjà résister à l’idée que “rien ne peut changer”.

C'est pour cela que j'offre des ateliers de collage et de reconstitution utopique.

Des lieux où on s’assoit ensemble, ciseaux en main, et on réinvente la trame du monde.

Des lieux où on mélange la lucidité et l’espoir, le sarcasme et la tendresse.

Des lieux où, le temps d’un collage, on se dit : “Et si c’était possible ?”


Penser, découper, dialoguer


Et si philosopher, c’était justement ça : découper le réel, regarder comment les morceaux s’emboîtent (ou pas), et questionner nos automatismes ?

Le collage devient alors un dialogue matériel avec nos idées. Chaque image collée pose une question :

  • Qu’est-ce que je garde ?

  • Qu’est-ce que je transforme ?

  • Qu’est-ce que j’invente ?

  • De quoi ai-je envie, vraiment ?


Au fond, peut-être que la pensée critique commence par un coup de ciseau bien placé?


Coller pour recoller les morceaux


On parle souvent de “recoller les morceaux de soi” après un choc, une perte, une transition. Mais si, au lieu de recoller comme avant, on recollait autrement ? Si on profitait de la cassure pour réinventer la forme ? Le collage devient alors une pratique de réhabilitation intérieure — un chantier poétique où l’on bricole sa réalité.

Et puis, soyons honnêtes : c’est aussi vraiment satisfaisant et amusant de coller des trucs sur du carton et de dire que c’est “un travail introspectif à portée philosophique”.

C'est beau. Bon. Pas cher. Anticapitaliste et écoresponsable.

Quoi demander de plus ?


Et vous, comment bricolez-vous votre futur ?

 
 
 

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1 commentaire


Je suis d’accord, mon cerveau il adore se faire raconter mes histoires…. Et j’ai aimé te lire ! Je me prépare justement à coller sur un grand tableau des feuilles d’automne et puis des dessins , bien essayés qui resteront imparfaits… je recolle les morceaux de mon moi éparpillé.

Je rassemble les couleurs pour en faire une mosaïque.

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